'Journée de merde. Sans parler de cette putain d'déferlante qui inonde Basin depuis quelques jours. J'ai passé une plombe, avec mes troupes, à vouloir mettre le grappin sur un vendeur de poudre un peu trop ambitieux, qui traîne à Downtown, et entache notre monopole. En vain. Manque d'info', ce rat court toujours. A croire que la flotte purge cette ville de toute ses raclures.
Nan. Impossible. J'en suis la putain de preuve, encore miraculeusement vivante.
Vivant, mais trempé jusqu'aux os. J'avale les marches de l'appart', pas trop minable, comparé à toutes les merdes qui ornent le quartier, l'imper' dégoulinant, le visage blafard. Une vraie gueule de mort vivant. Autant dire que j'me fond dans l'décor à la perfection, ici.
J'm'allume une clope. La deuxième. Depuis que j'foule l'escalier de mon chatoyant chez-moi. Rien à voir avec là où j'créchais, à New-York. Chez l'Don de la pègre locale. Une villa retirée avec une foule de bonnes, et de jardiniers immigrés. Là, à Basin, les voisins étaient nettement plus agités, et l'odeur de poudre et d'ordures remplaçaient celles des sapins et de la pelouse fraîchement tondus.
J'aimais cette ville.
Perché au quatrième étage, j'aperçois furtivement l'oeil vitreux de mon voisin, bouffé par la curiosité et la paranoïa, apparaître dans la mince ouverture de sa porte. Un nom de plus sur ma liste, quand j'aurai déserté cette piaule...
J'ouvre ma porte, cibiche toujours au bec, et martyrise les boutons de mon portable. Cette merde avait prit la flotte, et faisait des caprices. Pas moyen d'obtenir le moindre signal de la journée ...
Miracle. Cet enfoiré donne enfin signe de vie, et affiche un message. Naturellement.
Message du don. J'dois rappliqué au QG. J'ai déjà pris du retard, j'ai plus qu'à me magner le cul, maintenant. Pour la famille, peu importe le lieu, peu importe mon état, j'étais, et j'serai toujours présent. C'était ma vie. Ma putain de vie.
Direction, Vindicate Corp'